Réinvestir la puissance créatrice de la parole 2025
Soirées d'étude clinique du jeudi
20H30 / 22H30
à la CMS 2 Rue Malbec - Toulouse
13 Février, 6 Mars, 3 Avril, 15 Mai, 25 Septembre 2025
Si le langage spécifie la condition humaine, constatons que cette condition est aujourd’hui portée par une numérisation envahissante de tous nos rapports à l’Autre.
Dans ce monde d’échanges de plus en plus dématérialisés, d’accumulation de données, de diffusion permanente d’informations, y a-t-il encore une place pour la parole d’un sujet ? La parole actuelle ne risque-t-elle pas de glisser vers un bavardage creux et sans fin ?
Face à ce moulin infini de propos, de commentaires, de recommandations, de fausses informations, comment reconnaître une parole subjective et créatrice, comment permettre son avènement ?
Notre expérience clinique nous a amenés à considérer que la parole advient dans l’expérience primordiale d’un
nouage au corps de l’Autre. Aux antipodes donc du bavardage vide de sens, la Parole doit être entendue comme source de relations, pensées, poésies et créations.
Hannah Arendt formule le constat effroyable que les politiques publiques reposent sur l’espoir de changer l’homme pour sortir de la crise et d’intervenir sur sa nature. Cet espoir se fonde, dit-elle, sur une confusion majeure entre la politique et la violence contenue dans le désir d’une réduction des hommes au pluriel en faveur d’une humanité unique. L’ère de la communication numérique serait-elle symptomatique de ce dessein anthropophage ?
La Parole, « maison de l’être », est en crise, sommée de périr ou de se réinventer. Comment résister à ce qui veut l’anéantir ? Comment résister aux effets de son déchaînement anarchique, de son érosion dans nos espaces individuels comme dans nos pratiques institutionnelles ?
Quels cadres inventons-nous dans nos espaces cliniques - quitte à désobéir - pour qu’advienne une parole qui ne soit pas que du vent ? Qu’en est-il de notre puissance créative ?
Évènements passés
Des adolescences actuelles 2024
Journée d'étude clinique annuelle
Vendredi 6 Décembre 2024
9H / 17H
à la Salle du Sénéchal - Toulouse
Avec
Bertrand CHAPUIS, Gérard CHIMISANAS, Marie CHIOCCA, Elise DUPOUY, Béatrice FABRE, Thomas GORSE, Christophe LOISON, Marion ROUDEL, Rémi SAINTE-ROSE, Didier SALLES, Nathalie SOUSSI, Amélie VEYLON
La jeunesse actuelle comme toute nouvelle génération questionne le monde
tel qu'elle le découvre et participe de l'innovation sociale en se déliant des contradictions anciennes. Elle nous encourage à prendre conscience de notre contre transfert notamment interculturel pour éviter que l'écoute soit compromise par le bruit des certitudes et stéréotypes issus des normes actuelles.
Ce désormais très long processus d'adolescence n'est pas sans difficultés ni manifestations de souffrance. Comment les dispositifs d'aide et de soin, attentifs au désir d'indépendance vers une autonomie créatrice sont-ils accessibles, malléables et transitionnels ? Comment les parents trouvent-ils leurs places dans ce processus qui marque un changement généalogique et une transformation du lien à leur enfant, voire à leur infantile ?
Lors de cette journée, nous souhaitons poursuivre l'effort d'aller vers une pratique clinique à l'écoute du contexte historique et sociétal. Elle nous incite à revisiter nos théories psychanalytiques pour y débusquer ce qu'elles contiennent d'essentialisation.
Dans un après-coup de nos soirées, notre journée clinique mettra en lien les différentes contributions auxquelles s'ajoutera la participation d'équipes dédiées aux adolescences actuelles.
La construction identitaire et l'expression subjective des adolescences actuelles se font sous la pression de la définition de soi-même avec un socius hyper-connecté. Le lien social s'augmente d'une modalité virtuelle qui survalorise l'image et tend à un effacement des limites entre public, privé et intime. Les enjeux d'identification et de séparation sont en arrière-plan d'une avant-scène bruyante qui expose les corps des adolescents dans l'expérience et le théâtre du sexuel. La transmission intergénérationnelle est souvent rejetée voire tabou notamment pour les générations suivant celles de la migration. Les assignations de rôles sont remises en question, sexualité et sexuation sont détachées bien que chaque personne ait à faire un bricolage entre ses assignations sociales de genre et son sexuel-infantile.
Des adolescences actuelles 2024
Soirées d'étude clinique du jeudi
26 Septembre - Présentation de la soirée ici
C’est quoi comprendre ? 2023
(En présence de l’autre)
Afin de rester proches des questions contemporaines, nous avons choisi pour nos soirées cliniques de 2024 la thématique "des adolescences actuelles" pour évoquer le nouveau malaise de notre culture occidentale face à la grande diversité des expériences qu’amènent les processus d’adolescences et les nouvelles configurations familiales que nous rencontrons.
Les adolescences actuelles se manifestent dans une société de consommation qui leur désigne des attributs identitaires et où leur situation entre en résonance avec la quête de soi, injonction faite à chacun. Certaines de ces adolescences interrogent l'héritage colonial et ses conséquences sur les descendances des populations traumatisées et contraintes à l'exil. Elles remettent en cause cet héritage difficile à recevoir et à élaborer.
Les adolescences et les chercheurs eux-mêmes en situation "trans" nous interpellent sur leur devenir, en nous proposant leurs propres récits. La psychanalyse est interpellée quant à son référentiel culturel comme l'ont fait les psychanalystes contemporaines de Freud qui refusaient déjà la part de naturalisation et d'essentialisation du féminin.
Les conduites adolescentes font écho à nos propres vécus et la position du clinicien ne saurait s'ajuster sans tenir compte, a minima, de cette résonance affective. Ces résonances propres à la relation clinique sont mises au travail par des regards croisés qui examinent ce lien particulier entre adolescents et professionnels.
Les revendications identitaires et de transformations sociétales caractérisant ces adolescences sondent l'existence de nouvelles destinées pulsionnelles dans un contexte d'évolution des fondations de la famille et des liens familiaux.
La société distingue dorénavant procréation et sexualité. Cette évolution amène des adolescences transidentitaires à affirmer leur droit à déterminer leur genre ressenti indépendamment du corps. Ce corps présent et vécu met sur la sellette le sexuel, le genre et la binarité. Dans le sillage des "hystériques", l'origine de la psychanalyse nous rappelle qu'elle est fondée sur une pratique de parole également engagée dans l'accompagnement des corps.
20H30 / 22H30 à la CMS - Toulouse
Soirées d'étude clinique du jeudi
20H30 / 22H30
à la CMS 2 Rue Malbec - Toulouse
Chaque année, trouver un nouveau thème pour animer les soirées cliniques de FARE est l'occasion pour les participants au Conseil scientifique d'un échange à bâtons rompus sur l'évolution de nos pratiques en lien avec les questions d'actualité. La difficulté est avant tout de trouver un titre qui vous mobilise et vous donne envie de venir échanger avec nous. En effet, les symptomatologies que nos métiers rencontrent sont-elles si différentes d'une époque à l'autre, d'une société à l'autre ? Nécessitent-elles des réponses si nouvelles ?
Notre hypothèse est la suivante : ce ne sont pas tant les modalités d'expression symptomatique qui changent ; elles touchent toujours autant le mental et le corporel ; c'est la compréhension de leur origine qui a tendance à changer de modèle avec les progrès des neurosciences et les nouvelles grilles de lectures.
Alors, pour 2023, nous avons volontairement choisi un titre à la syntaxe enfantine :
"C'est quoi comprendre ?" en ajoutant la parenthèse (en présence de l’autre) en guise de clin d'œil aux propositions de Donald Winnicott sur "la capacité d'être seul", capacité de l'enfant que Winnicott observe dans son parcours "de la pédiatrie à la psychanalyse" (1958).
Les intervenants et les participants pourront apporter leurs réponses tout en se gardant de trop de certitude. Le philosophe, Saint Augustin a pu dire : “Qu'est-ce donc que le temps ? Quand on ne me le demande pas, je le sais mais dès qu'on me le demande et que je tente de l'expliquer, je ne le sais plus.”
Qu'en comprenez-vous ?
« Nous les cliniciens... » 2022
En hommage à Jean TURNIN
Journée d'étude clinique annuelle
Vendredi 9 Décembre 2022
9H / 17H
à la Salle polyvalente de la Maison des associations
Avec
Bertrand CHAPUIS, Cherifa CHERDOUD, Gérard CHIMISANAS,
Ivan GICQUEL, Rémy PUYUELO, Rémi SAINTE-ROSE - Gérard SEGUIN
Nous les cliniciens, sommes toujours en quête de ce qui nous lie, de ce qui nous rassemble quand dans nos diverses pratiques nous parions toujours sur les effets imprévus de la rencontre et de la relation singulière. Un tel souci de l'altérité nous oblige à être à la hauteur de notre engagement pour la rencontre clinique.
Une journée annuelle est pour toute association engagée dans la rencontre de l'humain, un temps fort. Cette année particulièrement pour notre association FARE. Si elle vient ponctuer –comme chaque année - le thème des soirées cliniques, elle organise en plus, ce jour-là, un hommage à notre président d'honneur, le docteur Jean Turnin qui nous a quitté en décembre 2021. "Nous les cliniciens" qui avons eu la chance de croiser sa route, nous gardons quelque chose de sa présence, quelque chose qui nous rassemble au-delà de nos pratiques diverses. Chaque profession se construit dans la relation aux enfants et aux adolescents à partir d'un savoir-faire et d'un savoir-dire, pour exercer une clinique où chacun imprime son style. Mais ce qui fait sens dans la rencontre de l'autre en souffrance, c'est ce quelque chose d'autre qu'au-delà du médecin, l'homme Jean Turnin incarnait.
Un savoir-regarder et un savoir-écouter qui révèle à l'autre son humanité. Ces savoirs-là sont au cœur du savoir primordial : le savoir-être face aux imprévus de l'altérité. Les interventions de la journée en témoignent. Ce qui nous relie, c'est la conscience d'une altérité commune à tous : cet infantile qu'il faut guider à tout âge et en tout lieu.